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Histoire d'interventions : feu de forêt à Vayres-sur-Essonne

Commençons cette série par un événement qui reste ancré dans la mémoire collective. Profitant de l’archivage de la presse de l’époque, nous sommes remontés dans le temps pour retrouver la plus grosse opération de secours réalisée en Essonne, lors de l’été 1976. Il y a 37 ans, 800 sapeurs-pompiers et hommes de troupe*, 200 au plus fort de l’attaque, luttaient contre les flammes dans le Sud Essonne.

Le 28 juin 1976, à 14h40, un violent feu de forêt se déclare dans les bois de Misery à Vayres-sur-Essonne. Un massif difficile d’accès, composé de résineux, frênes, chênes, bruyères. A l’aide du vent, le feu se propage rapidement. Au plus fort de l’intervention, 75% des effectifs essonniens sont engagés sous les ordres du Lieutenant-colonel Savelli.

 

Cinq jours plus tôt, le 21 juin, le quotidien L’Aurore titre « des pompiers tout terrains », rappelant « qu’il ne manque pas un bouton de guêtre » pour lutter contre ces catastrophes saisonnières. Il fait le point sur la modernité des moyens incendie : « le Canadair est une grosse bête rustique aux mille qualités » ;  « le centre de la Sécurité civile de Valabre possède un ordinateur (…) ».
Le 22 juin, L’Humanité publie le bilan déjà terrible des incendies en France : « autant d’hectares de forêts brûlés (…) que pendant toute l’année dernière (…) 1500 à 7 000 incendies détruisant de 20 000 à 80 000 hectares ».
Le 29 juin, Le Parisien Libéré n’enregistre « aucune amélioration dans les incendies ». En plus des feux sévissant à Fontainebleau, il parle de « 300 hectares (ayant) brûlé dans (…) l’Essonne ».
Le 30 juin, dans Le Parisien, « la forêt a continué de brûler (en Essonne)… Le feu est même arrivé à proximité de réservoirs d’essence (…) grâce à l’efficacité des sapeurs-pompiers (…) les cuves ont pu être protégées ».
Le 2 juillet, Le Républicain de l’Essonne est au cœur de l’action avec le Capitaine Staniszewsky, qui tempête contre les badauds - « il leur faut un bel incendie pour les distraire de la télévision » - avant de s’attaquer au feu, à minuit passé, avec 50 hommes.
Le 7 juillet, La Marseillaise de l’Essonne retient le courage des « hommes du feu » ayant lutté « pied à pied dans la fournaise ».
Le Magazine de l’Union départementale des sapeurs-pompiers effectue, à froid, un compte-rendu détaillé de la situation, heure par heure, de l’alerte aux observations post-intervention.

 

* du Régiment de Marche du Tchad (RMT) de Montlhéry et du 62e RCR. Le plus fort de l’intervention a duré 24 heures avant que le dispositif ne soit allégé le 30 juin au soir. Les surveillances se sont poursuivies jusqu’au 6 juillet.
Sources : Magazine de l’Union départementale des sapeurs-pompiers ; Le Républicain de l’Essonne du 2 juillet 1976 ;

 

35 ans plus tard…
Le 8 juillet 2011, le Bureau du Sdis 91 a signé une convention « d’appui opérationnel héliporté spécialisé » avec le Sdis 77 pour bénéficier d’un Hélicoptère Bombardier d’Eau (HBE). A l’image des FDF de Vayres-sur-Essonne et de Maisse (2009), certains feux de forêt présentent en effet des difficultés d’intervention dues à un milieu très accidenté. Le Sdis 77, ayant conventionné avec une société privée de la Drôme pour acheminer le HBE en Ile-de-France, a offert la possibilité au Sdis 91 d’en bénéficier pour améliorer la réponse opérationnelle et la sécurité des agents.