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Histoire d'intervention : Feu aux Florélites-Clause

24 sapeurs-pompiers seront blessés au cours de l'intervention dont le lieutenant-colonel Savelli directeur départemental du Sdis de l'Essonne.
24 sapeurs-pompiers seront blessés au cours de l'intervention dont le lieutenant-colonel Savelli directeur départemental du Sdis de l'Essonne.

La série histoire d'intervention se poursuit avec le feu du 15 septembre 1974 aux Florélites-Clause à la Ville-du-Bois.

Le 15 septembre 1974, à 13h40, les sapeurs-pompiers essonniens sont engagés pour un feu aux Florélites-Clause à La-Ville-du-Bois. A 16h50, alors que les porte-lances attaquent le foyer principal, une violente explosion souffle le toit en verrière. Parmi les 24 sapeurs-pompiers blessés figure le lieutenant-colonel Savelli. Le 9 décembre 1974, 24 médailles pour Acte de courage et de dévouement et 19 lettres de félicitations seront remises aux personnels méritants.

Le lieutenant Philippe Gachet, actuel chef du service Prévision du groupement Centre et jeune sapeur en 1974, se souvient : « j’avais 16 ans, j’étais entré SPV le 1er mars 1974 à Montlhéry. C’était mon premier gros feu. Nous avons été engagés à la sirène en renfort après la première explosion. Dans le fourgon de Montlhéry, je suis parti avec le lieutenant Michelet, le caporal Denot, les sapeurs Pire et Mestivier, et mon frère Gérard. Il a été blessé au genou  plus tard par un tuyau de 110 qui avait déchaussé. Arrivés sur les lieux, le temps était suspendu. Puis, l’opération est montée en puissance. Notre première mission a été de décharger des fûts de 200l d’émulseurs des véhicules venus des Yvelines. Le sous-sol étant suffisamment noyé, nous avons pu parfaire l’extinction au rez-de-chaussée et effectuer le déblai. C’était la première fois que je partais sous ARI. Tout danger était écarté mais l’angoisse d’une nouvelle explosion restait présente».

Les sapeurs-pompiers procèdent à l'extinction du bâtiment des Florélites. Le sinistre s'est propagé à cause de la présence d'engrais. 24 intervenants seront blessés au cours des opérations

La presse retient la violence du sinistre. « Incendie d’une rare violence » titre Le Figaro (16 septembre) ; « incendie et explosion au garden center », lit-on dans Toutes les nouvelles de l’Essonne (18 septembre) ; « sinistre ponctué d’explosions », trouve-t-on dans L’Humanité (16 septembre). France Soir (17 septembre) précise : « une formidable déflagration secoua les bâtiments (…) Le souffle balaya les pompiers». Les causes sont identifiées : « les produits désherbants et les meubles en matière plastique ont permis la propagation du sinistre », nous apprend Le Parisien (16 septembre).
24 blessés dont 2 graves sont décomptés ; plusieurs sapeurs-pompiers sont hospitalisés. Plusieurs mois plus tard, La Marseillaise de l’Essonne (14 décembre) revient sur la mise à l’honneur des sapeurs-pompiers : « aux félicitations officielles de M. le Préfet, nous ajouterons les nôtres sans oublier aucun de ceux qui participèrent à ces opérations difficiles ».

En 1974, les risques liés aux engrais n’étaient pas identifiés. C’est à la suite d’une explosion d’un entrepôt agricole dans la Loire blessant 15 sapeurs-pompiers en 2003, qu’un groupe national est constitué.
Le capitaine Pascal Bansard explique comment aujourd’hui les sapeurs-pompiers prendraient en compte un tel sinistre : « la priorité serait d’éviter une accumulation des fumées car le contact eau-fumée provoque l’explosion. Nous percerions des ouvertures dans la verrière pour évacuer les fumées. Puis, nous procèderions à l’extinction avec une grande quantité d’eau car elle entraîne la formation d’une croûte sur l’engrais. Il faut donc renforcer les moyens en eau pour atteindre le cœur. »