Simulation d’incident nucléaire sur le plateau de Saclay

Il est 9h22, mardi 17 décembre, quand les secours de l’Essonne sont informés d’un feu de voiture, transportant des matières radioactives, dans les installations de la société CIS Bio internationale. Le feu va se propager au bâtiment voisin qui fabrique des produits pharmaceutiques à destination de l’imagerie médicale.
Le décor est planté. C’est le début de l’exercice « plan particulier d’intervention – accident nucléaire ».

83 agents du Sdis de l’Essonne, des agents du Samu, des personnels du Sdis 78, des renforts du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (ZIPE CEA), l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), l’Unité d’Instruction et d’Intervention de la Sécurité Civile de Nogent-le-Rotrou (UIISC1), et bien sûr les scénaristes de CIS Bio, du CEA, du Sdis 91 et de la Préfecture qui pilotent la simulation, sont les acteurs de cet exercice national grandeur nature, à Saclay.
C’est un exercice qui a lieu tous les trois ans dont l’objectif est de tester l’ensemble des procédures qui concourent à l’établissement d’un Plan Particulier d’Intervention (PPI). C’est aussi l’occasion de connaître les matériels des partenaires dans le cadre de cette simulation interservices et d’utiliser grandeur réelle les outils de gestion de crise.

Trois lieux sont le théâtre des opérations

Trois lieux du département sont le théâtre des opérations : le site de CIS bio où le feu s’est déclaré, le site de Polytechnique et la Préfecture.
Sur le premier, en renfort au service de sécurité du CEA, interviennent un groupe incendie, une ambulance, un chef de groupe et un chef de colonne afin de procéder à l’extinction du feu et de prendre en charge les victimes éventuelles.
Sur le deuxième, à l’école Polytechnique, sont positionnés le poste de commandement « mesures », le poste de commandement des sapeurs-pompiers, le poste de commandement du Samu, les équipes de l’IRSN, les équipes de la ZIPE CEA et les CMIR de l’UIISC1, du Sdis 78 et du Sdis 91. A proximité, en limite de zone supposée contaminée, un sas de décontamination a été mis en place. Les sapeurs-pompiers, chargés du relevé des mesures d’irradiation et de contamination radioactives dans l’environnement, s’y sont équipés.
Enfin, à la préfecture, le Centre Opérationnel Départemental (COD) s’est organisé autour du personnel de la préfecture, des représentants des forces de l’ordre, des représentants du Sdis de l’Essonne, et des agents du Conseil général. Le COD a pour rôle de définir les orientations globales de l’événement, en temps réel. Il est informé en temps réel de toutes les phases de l’intervention en cours.

Chronologie de l’événement

L’incendie s’est déclaré. Les secours sont avertis. Le Préfet déclenche le plan particulier d’intervention. Les sirènes du réseau national d’alerte résonnent sur le plateau de Saclay. La population est prévenue d’un incident nucléaire et, en réaction immédiate, les personnels et les enfants des établissements scolaires se mettent à l'abri. Une école maternelle est sollicitée pour l’exercice. Elle est située dans le panache qui contient le rejet de matières radioactives. Les enfants sont conduits dans une salle dont les fenêtres sont fermées et protégées par des bandes autocollantes.
Le poste de commandement du Sdis de l’Essonne, après avoir géré l’incident et le feu puis effectué un premier niveau de mesure, propose aux autorités de maintenir les mises à l'abri.
Le PC « mesures » du Sdis de l’Essonne envoie des équipes pour effectuer des relevés sur le terrain.
Les retours chiffrés sont rentrés dans le logiciel M²IRAGE, afin de définir les limites spatiales du nuage radioactif, de quantifier numériquement et qualitativement sa progression sur zone et de fait, son impact sur l’environnement.   

Une contamination très faible

Les mesures effectuées font état d’une contamination très faible de l’environnement. Les mesures de mises à l’abri et de restriction de la circulation mises en œuvre suite à l’activation du plan particulier d’intervention (PPI) sont levées. Les restrictions sur la consommation d’eau sont levées. Par contre, les restrictions concernant les produits agricoles, les produits des jardins, de la cueillette ou de la pèche sont en revanche toujours en vigueur par mesure de précaution, les analyses correspondantes demandant des délais plus longs.
Un lieu d’information du public a été ouvert sur la commune de Saclay (Gymnase des près Basques, rue Robert Thomas) et permet un accueil du public et, le cas échéant, une prise en charge psychologique des personnes ayant eu à faire face à cet événement significatif mais sans conséquence sur la santé.

L’exercice s’est terminé à 16h30.