ACTUALITÉS

ACTUALITÉS

aA- aA+

Sapeur(e)-pompier(ère) : nom commun m / f

Cela est choquant ? Nul doute d’un point de vue grammatical et orthographique. La réalité du terrain en est tout autre.  Pour la Journée mondiale de la femme du samedi 8 mars, c’était l’occasion de faire un court historique de l’intégration des femmes dans le Corps des sapeurs-pompiers de l’Essonne mais également de mettre à l’honneur deux de nos femmes sapeurs-pompiers qui œuvrent, au quotidien, à la sécurité civile à l’identique du personnel masculin.

Adjudant-chef Claudine Bracquart, sapeur-pompier

Adjudant-chef Claudine Bracquart, sapeur-pompier


Aujourd’hui, en Essonne, les effectifs féminins représentent 7% de la masse salariale totale des soldats du feu, en comparaison avec les statistiques nationales qui approchent les 4%. La première femme a intégré le Sdis de l’Essonne en septembre 1979. Principalement, les femmes occupent des postes à missions médicales comme infirmières, médecins ou pharmaciennes. Cependant, certains personnels féminins ont fait le choix de devenir sapeur-pompier du rang ou officier par passion et par vocation comme l’adjudant-chef Claudine Bracquart du Sdis 91 qui a intégré le monde de sapeurs-pompiers en 1981 « A l’époque, il ne fallait pas avoir peur de se salir ou d’avaler de la fumée, si nous voulions être considérées à l’image des hommes. Aujourd’hui c’est différent. J’ai vraiment constaté une évolution depuis 30 ans que j’exerce. Les femmes sont maintenant bien acceptées. L’essentiel est de bien faire son travail pour être crédible ». Pour le capitaine Tatiana Cauvas, chef du centre d’incendie et de secours de Savigny-sur-Orge « Ce métier, je l’ai choisi. J’ai été volontaire en 1998, puis professionnelle en 2001. Ce n’est pas forcément compliqué d’être une femme sapeur-pompier. Il faut croire en soi, être tenace et volontaire. »

Capitaine Tatiana Cauvas, en intervention

Capitaine Tatiana Cauvas, sapeur-pompier


Retour historique

Ce choix de carrière a été rendu possible le 25 octobre 1976, après la publication du décret 76-1007. Il mentionne que les Françaises ont le droit d’entrer, sous certaines conditions, comme professionnelles ou volontaires dans les corps des sapeurs-pompiers civils du service public. L’article 9 indique clairement «  Les corps des sapeurs-pompiers communaux peuvent être composés de personnels tant masculins que féminins ». La parité est poussée jusqu’à la modification du vocabulaire utilisé comme indiqué dans l’article 2 : « A l’article 13 du décret susvisé du 7 mars 1953, le mot « hommes » est remplacé par le mot « sapeurs-pompiers ». Cette publication donne du sens et rend légitime l’accès au métier de sapeur-pompier pour les femmes. Notons que, de manière bien antérieure,  le préambule de la Constitution de 1946 précisait déjà que « la loi garantità la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ». A partir des années 1960 -1965, les femmes aidaient régulièrement leurs époux sapeurs-pompiers dans le transport et la gestion du matériel de secours.
Précisons également que le décret d’octobre 1976 fait écho, un an plus tôt, à des lois de portée générale qui concernent les femmes employées dans la fonction publique. Celle du 10 juillet 1975 modifiait l’article 7 du statut général des fonctionnaires, permettant l’accès des femmes aux emplois des collectivités locales.
Etre une femme et sapeur-pompier est aujourd’hui reconnu dans les textes et sur le terrain. Pour le capitaine Tatiana Cauvas, «La femme sapeur-pompier dans le commandement et le management est bien intégrée… » avant d’ajouter « …à l’image de notre société ».