Séisme en Turquie : retour d'expérience et mise à l'honneur

Hier soir, les 12 agents du détachement FRA-11 (et Lobo le chien de l'équipe cynotechnique) parti en Turquie à la suite du terrible séisme survenu dans la nuit du dimanche au lundi 6 février, ont reçu chacun une lettre de félicitation cosignée du préfet de l’Essonne, Bertrand Gaume, et du président du département de l’Essonne, François Durovray, ainsi que la médaille du Sdis 91.

En effet, leur renfort sur place, pour venir en aide à la population locale, avait été précieuse et a eu un « vrai sens opérationnel et diplomatique » comme l’a expliqué le capitaine Marc-Antoine Rougeot lors de la présentation du retour d’expérience.

Étape par étape, les membres du détachement ont expliqué leur mission, ses aléas, les points positifs, ainsi que ceux à améliorer.

•   10 pays avaient répondu à la demande d’assistance de la Turquie, dont les sapeurs-pompiers français des 4 Sdis franciliens et de la BSPP. L’arrivée de FRA-11 à Gaziantep s’était révélée complexe dans un pays sinistré et dont les moyens de transport et les routes avaient été largement impactés. Il aura fallu s’adapter à l’organisation locale déjà en place. Mais les contacts diplomatiques du détachement ont été d’une aide précieuse pour permettre le transport du fret français.

•  Arrivée à la cellule locale de coordination de l’AFAD (National emergency management authority), au sud de la ville de Kahramanmaraş, la synergie des équipes franciliennes (composées des sdis 95, 78, 77 et de la Brigade) a permis l’installation d’un camp opérationnel autonome pour tenir 10 jours : logistique, informatique, dortoirs, douches, coin cuisine, sanitaires etc.

L’organisation française a même été saluée par les équipes japonaises, réputées également pour cette qualité !

•   Une fois le camp de base opérationnel, les interventions au centre-ville avaient pu débuter.

•   Les conditions se sont révélées difficiles : températures négatives, répliques persistantes du séisme, absence de marquage des terrains déjà observés.

•   Beaucoup d’immeubles se sont effondrés « à plat », laissant peu de chance de survie aux habitants. Il aura fallu privilégier des zones avec des habitations moins hautes dans un centre-ville dense et très urbain.

•   FRA-11 a effectué 35 missions pendant 8 jours, 18 évaluations de secteur, 10 chantiers de travail et 2 recherches de ressortissants français. Les équipes cynotechniques ont rencontré elles aussi des difficultés : les chiens n’étant pas habitués aux odeurs mêlées dans les habitations (aliments, sanitaires, produits ménagers, effluves corporelles des victimes, etc.).

•   Le détachement avait fait le constat d’une population extrêmement résiliente face à l’adversité et reçu un soutien local fort. La population étant reconnaissante du travail entrepris pour retrouver les victimes même décédées et ainsi permettre de rendre les corps aux familles.

•   L’équipe Husar du Sdis 91 a salué dans son retour d’expérience :

-         la présence parmi leur détachement d’une équipe médicale pour les victimes comme pour eux en cas de besoin et du vétérinaire pour les chiens,

-         la fonctionnalité, le confort et la résistance des tenues insarag, homogénéisées pour l’ensemble du détachement franciliens

-         la collaboration parfaite entre les Sdis (la doctrine INSARAG prend ici tout son sens)

En Essonne, le terrain d’entrainement de Villejust est sans conteste, une valeur ajoutée qui permet aux équipes du département de s’exercer dans des conditions réelles et en collaboration (USAR et équipes cynotechniques, équipes franciliennes, etc.).