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Un sapeur-pompier de l'Essonne en renfort au Canada

Mardi 18 juillet, le lieutenant Éric Villetard, sapeur-pompier professionnel au Sdis de l’Essonne s’est envolé pour le Québec où des incendies d’espaces naturels sévissent. En effet, alors que 10 millions d’hectares de forêt étaient déjà partis en fumée, le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises, Julien Marion, a décidé de constituer une deuxième relève du contingent engagé depuis le mois de juin. Ce 3ème détachement se composait de 124 sapeurs-pompiers et sapeurs-sauveteurs provenant de toute la France, afin de travailler en collaboration avec la société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). Au total, 350 personnels français sont intervenus.

De retour en France depuis le 8 août, le lieutenant Éric Villetard revient sur cette expérience humaine et professionnelle exceptionnelle :

 

- Quelle était votre mission sur place ?

Pendant 3 semaines j’ai opéré sur le feu dit 602 situé en zone nordique, au Sud-Est de la commune de Radisson. Ce feu occupait 168 000 hectares, c’est absolument gigantesque ! Les objectifs fixés par la SOPFEU étaient alors clairs : protéger les vies humaines, les communautés, ainsi que les infrastructures stratégiques (ligne de fibre optique, routes d’accès aux communautés et installations hydro-électriques). Eteindre un feu de forêt de cette dimension en zone nordique n’est matériellement et humainement pas réalisable (l’hiver s’en charge). Notre tâche a été de limiter sa propagation le plus possible pour répondre aux objectifs.

(…) J’étais le chef d’une équipe de 4 personnes. Nous devions trouver un point d’eau, ce qui était assez facile puisque les forêts boréales sont riches de rivières ou  de lacs. Ensuite nous déroulions des tuyaux (jusqu’à plusieurs centaines de mètres) pour éteindre des fumeroles (gaz et vapeurs) ou bien des reprises de feu. Ces phénomènes étaient très particuliers par rapport à ce que l’on connait en France, puisqu’ils étaient enterrés dans le sol à une grande profondeur (80 cm à 1 m). De plus, le système racinaire des arbres est complexe, les rendant alors extrêmement instables et dangereux. Il fallait être très attentif aux nombreuses chutes.

 

- Quelles étaient les conditions de réalisation de cette mission ?

Ce qui était impressionnant, c’était la distance à parcourir, sans moyen d’accès. Nous ne pouvions pas systématiquement nous rendre sur place en voiture. Nous avions donc à chaque fois 1h de pickup pour arriver à la base hélicoptère depuis notre hébergement, puis, suivant la mission, soit nous poursuivions le trajet en pickup, soit nous étions directement héliportés sur place.

 

- Qu’en retenez-vous ?

C’était une véritable aventure ! La forêt, les points d’eau… tous les jours nous étions entourés d’une immensité extraordinaire : je n’ai jamais connu cela en France et ça m’a particulièrement marqué.

Je rentre également avec, dans mes bagages, une expérience extrêmement riche humainement parlant : nous étions 124 sapeurs-pompiers français, tous venant de départements différents. Nous ne nous connaissions pas, néanmoins nous avons très rapidement formé un groupe cohérent, une même équipe. J’ai beaucoup appris de tous ces profils différents, qui travaillent sur des terrains opérationnels, eux aussi tous différents. Je rentre grandi de cette expérience, avec de nouvelles connaissances et compétences à mettre au service de la population essonnienne.

Ltn hc Eric Villetard au canada

© Sécurité civile/Pompiers13

photo de groupe Canada

© Sécurité civile/Pompiers13

 

Source
Sdis 91