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Histoire d'intervention : explosion au gaz à Massy

Continuons cette série par un événement avec un Plan Rouge déclenché.

Le 4 octobre 1990, à 6h02, le CTA est alerté pour une « explosion d’immeuble square d’Auvergne à Massy ». Les appels sont nombreux. A 6h06, le Plan Rouge est déclenché. A 6h13, les premières équipes sont sur les lieux, le CODIS est activé. Au total, 220 sauveteurs (sapeurs-pompiers, médecins, policiers, équipes EDF/GDF) dont 130 de l’Essonne sont engagés. Après 24h, le bilan fait état de 7 décès et 8 blessés graves.

 

 

Le 5 octobre, Le Républicain de l’Essonne, consacre une large place à la catastrophe : « une fois de plus, le gaz a tué... 8 heures : les pompiers entrent en contact avec une femme (…). Des incendies s’allument (…) Impossible de les éteindre à la lance (…) la force du jet pourrait déséquilibrer les plaques de béton (…) Les sauveteurs continuent leur travail délicat, à l’affût du moindre appel. (…) 20 heures : (…) sous la lumière des projecteurs, les pompiers continuent leur difficile tâche ».
Les photos et les descriptions montrent l’étendu des dégâts : « un enchevêtrement de poutres et de plaques de bêton (…) l’immeuble (…) ne disposait pas de structures capables d’absorber le souffle d’une explosion ».
Plusieurs morts sont dénombrés ; des survivants sont dégagés : « un brancard est enfin évacué. Sa mère y est allongée, victime de multiples contusions, mais consciente. Juste avant, son père est sorti, légèrement blessé (…) ».
L’efficacité du Plan Rouge est reconnue : « un vrai plan de guerre (…) Chacun sait qu’il a devant lui de longues heures de travail, et que des survivants peuvent encore être découverts (…) ».
Le 8 octobre, Essonne Matin fait témoigner un sapeur-pompier : « les éléments de façades ont été soufflés, commente Philippe Bodino. Il s’est produit ensuite ce que nous appelons un glissement en mille-feuilles (…) ».
Le 11 octobre, Le Pli effectue un compte-rendu : « les opérations de secours et de déblaiement ont cessé le 5 octobre à 4h40. La levée du dispositif opérationnel s’est effectuée à 8h15 ».

 

Présent au PC opérationnel, avec le Lieutenant-colonel Jean-Claude Longeard (Commandant des Opérations de Secours), le Colonel Jean-Pierre Caron se souvient :
« La vision était saisissante. Après un instant, chacun retrouvait ses moyens pour effectuer les bonnes actions. Même si ces opérations sont peu fréquentes, la qualité de la formation fait que le sapeur-pompier retrouve rapidement les automatismes.
Avec une grande efficacité, les sauveteurs-déblayeurs ont recherché, extrait les victimes et dégagé les décombres. Aujourd’hui, les techniques SD sont sensiblement les mêmes. Certains outils, comme la lance thermique et la lance plasma, ne sont plus utilisés. Nous avions un camion-grue qui permettait de soulever d’importantes charges pour agir au plus vite. Nous faisons désormais appel à des entreprises privées. Nous n’avions pas d’unité cynotechnique, les chiens étaient venus des Yvelines. La coordination avec les autres départements a été bonne, alors que les relations n’étaient pas aussi formalisées qu’aujourd’hui.»